Lorsque vous êtes skieur depuis que vous êtes tout petit - passant chaque été à attendre la neige et à regarder constamment des vidéos de skieurs sur les plus belles lignes de l'Alaska pour trouver l'inspiration - il arrive un moment où skier en Alaska devient une obsession pour tout skieur européen. Cette obsession grandit avec vous et lorsque vous décidez enfin que vous êtes prêt, vous devez encore définir votre style de voyage, puis l'aligner avec votre capacité et votre style de ski, avec vos rêves et vos désirs, et bien sûr... avec votre banquier.

Pas de lodge, pas de dépose quotidienne en hélicoptère, pas de chauffage et pas de Wi-Fi... La perfection.

Notre plan était de camper au pied du mont Huntington, nous donnant accès à des pistes de ski incroyables.

Parce qu'on aime ajouter un peu d'aventure dans notre quotidien et s'abriter à proximité des domaines où l'on veut skier, pour nous ça s'est joué à la gamme Denali. L'installation de notre camp de base ici nous permettrait de découvrir la véritable puissance de ces montagnes mystiques. Et la chaîne Denali - la chaîne la plus alpine d'Alaska, la plus élevée en termes d'altitude, de visiteurs et de sable - est celle qui ne peut être approchée qu'en "mode bivouac".

Nous ne savions pas que nous étions sur le point d'avoir tellement de neige que nous ne pouvions que la pelleter.

Avec tout prévu, notre petite équipe française s'est dirigée vers le centre de cette chaîne sauvage de l'Alaska dans le parc national de Denali !

Après 24 heures de voyage, quelques avions, quelques retards de bagages et une excitation toujours croissante, nous avons atterri en douceur dans une zone connue sous le nom de "West Fork" à Ruth Gorge. La fourche ouest est un petit îlot de glace à 7900 pieds au-dessus du niveau de la mer, dominé par le tristement célèbre mont Huntington.

Alors que nous profitions d'une pause dans le temps après la chute de 2 pieds de neige la veille, nous avons commencé à installer le camp. Habitués aux conditions difficiles de ce type de terrain et conscients du front météorologique qui se dirigeait vers nous, nous nous sommes organisés du mieux que nous pouvions, les yeux attirés en permanence vers la face nord du mont Huntington qui crachait de la neige en avalanches bruyantes.

Avec notre abri composé juste à temps, nous nous sommes installés avec enthousiasme dans ce que nous pensions être un court jeu d'attente, mais qui s'est avéré être tout notre voyage.

Cinq heures plus tard, avec un igloo et 2 tentes installées, nous nous sommes enveloppés dans la chaleur de notre abri. Nous étions prêts à affronter la neige et à attendre la fenêtre météo qui réaliserait nos rêves de skier dans les pentes raides et profondes.

Ce que nous apprendrions 2 semaines plus tard, c'est que nous nous préparions à affronter la plus grosse tempête de neige en 10 ans, selon les habitants de Talkeetna. Tout cela dans la sécurité relative de notre camp. 12 pieds de neige en 14 jours (environ 1 pied par jour).

Il y avait assez de neige pour nous tenir occupés à nettoyer notre camp tous les jours car nous étions obligés d'attendre, nous donnant l'occasion de vraiment méditer sur la signification du mot "patience".

Patience.

La patience est cette capacité à rester concentré sur un objectif, la capacité à garder le désir intact, la motivation au rendez-vous et à être maître de ses attentes. Comme dit le proverbe, c'est vraiment une vertu. La patience est une qualité noble, une force parfois, mais même poussée à l'extrême, elle peut devenir un peu un défaut. Passant de la vertu au vice, une fois devenu une obsession, cette chimère commence à vous hanter !

Il est intéressant de noter que la patience a plusieurs ennemis, parmi lesquels l'ennui et la frustration. Nos tentes Chogori™ 3P nous ont aidés à relever ces deux défis au moins confortablement en éliminant le froid et l'humidité. Au final, avoir de bons skis, plusieurs mois d'entraînement, le soutien de spécialistes de la météo ou encore des chaussures confortables, ce n'est pas grand-chose comparé au confort et à la chaleur d'un camp au sec !

Le type de rêve de neige dont sont faits était en vue, mais hors de portée.

Frustration.

Sans aucun doute, nous étions frustrés. Être à portée d'un objectif sans même pouvoir tenter le coup est une pilule dure à avaler. Lorsque vous avez parcouru un pays, un continent, un océan, des saisons, dans un but précis, attendre devant votre objectif devient une épreuve nouvelle et difficile. Comme un skieur blessé obligé de regarder la neige tomber, tout était là devant nous, mais nous n'avions qu'à attendre.

Alors nous avons attendu.

Ennui.

En français, nous avons une expression, "Ronger son frein", qui se traduit par "ronger le mors". Il date du 12ème siècle et était utilisé pour décrire un cheval impatient qui grince des dents sur son mors. Cette référence dit tout : nous voulions courir, nous voulions libérer le skieur à l'intérieur et lui donner tout ce que nous avions. Mais nous étions obligés d'attendre, et parfois nous nous ennuyions carrément.

Nous avons fait de notre mieux pour le combattre en nous occupant. Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour garder nos esprits occupés et nos pieds occupés. Bien sûr, vous devez absolument vous entendre avec vos coéquipiers dans une situation comme celle-ci. Parce que même s'il y a beaucoup de grands espaces à l'extérieur de notre abri et même si nos tentes sont immenses et confortables, vous finissez par passer chaque minute de chaque jour ensemble.

Passer du temps à préparer un repas devient une méditation quotidienne.

Heureusement, nous n'étions pas à court d'idées pour occuper nos corps et nos esprits. Tout d'abord, il y a toujours un devoir de camp pour passer le temps. Cuisiner des repas pour tout le monde, y compris faire fondre des seaux de neige pour cuisiner et boire aussi ! Tout au long de la journée, nous avons dégagé la neige autour du camp - facilement un pied de neige chaque jour, souvent amplifiée par le vent.

Et puis il y avait aussi les trucs du quotidien : nettoyer le réchaud de camping, colmater un trou dans son pantalon, tripoter une chaussure de ski qui fait mal, soigner les ampoules, construire une cuisine à l'intérieur de l'igloo, etc. Suffisamment pour nous occuper !

De nombreux livres ont été lus, partagés et relus... parfois même lus à voix haute les uns aux autres.

Lorsque tout cela était terminé, nous avions toujours de la lecture sur laquelle nous appuyer.

Chacun de nous se livrant tranquillement à son propre monde privé à l'intérieur de son livre ; après avoir pris soin de choisir des livres que tout le monde apprécierait afin que nous puissions les échanger une fois que nous les avions lus. La lecture collective à haute voix est devenue une autre variante pour tuer le temps. Nous avions également des livres audio emballés et espérions que les piles dureraient.

Et puis on passait à l'écriture et au dessin, aux mots croisés, au Sudoku... voire aux cahiers de vacances pour les plus jeunes de l'équipe !

Parfois, nous pelletions juste pour pelleter.

Au fur et à mesure que le temps ralentissait, nous nous sommes mis à gribouiller sur nos matelas, à inventer des jeux plus ou moins intelligents, et à sortir creuser dans la neige sans aucune raison !

Certains groupes jouent de la musique pour passer le temps. Les voyageurs solitaires avouent souvent passer du temps à parler à leur appareil photo ou même à un doudou qui devient leur confident. Une chose est sûre; parler devient un élément central de la journée pour lier le groupe. Doutes, joies, peurs, frustrations et idées : tout est partagé et ces échanges sont riches et précieux.

Au final, tant de voyageurs en ont fait l'expérience. Cela rend ces voyages épiques encore plus étonnants. C'est le voyage qui nous apprend souvent la patience et nous oblige à l'introspection. Pour nous, ce voyage de ski a fini par être principalement une aventure de camping. Mais nous étions d'accord avec ça. Nous gardons tous un bon souvenir de l'aventure, et nous en sommes tous ressortis avec des capacités qui se sont développées, renforcées et mûries ! Alors chaque fois que vous le pouvez, prenez du temps pour vous, voyagez, lancez-vous des défis - ou même faites les trois !

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François est un aventurier dans l'âme - rêvant constamment de nouvelles découvertes ou de paysages inspirants pour créer des histoires. Qu'il s'agisse de skier, d'escalader, de faire de la randonnée ou de dormir dans l'imprévisible haute région, François fait depuis longtemps confiance à son équipement NEMO pour assurer sa sécurité.